Choisir sa planche de wing
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Mieux comprendre les shapes et dimensions dont vous avez besoin en wing foil.
Choisir la planche qui vous conviendra parfaitement peut se révéler être un véritable casse-tête compte tenu des nombreux paramètres qui définissent ses qualités. Afin de mieux appréhender tous ces paramètres que sont la longueur, la largeur, le volume, la carène, la technologie et le shape d’une planche nous en expliquons toutes les qualités dans ce How To : Choisir sa planche de wing.

Wing foilers : Malo, Clément et Bastien, team riders GONG, en Cruzader Diamond, Cruzader Point et Mint FSP Pro.
La longueur
Elle facilite l’équilibre tout en augmentant la glisse et l’inertie. En dessous de 6′, les débuts sont plus complexes car l’équilibre est délicat.
Les questions à se poser :
- Encombrement : Avez-vous de la place pour ranger et transporter votre planche ? Une 6′ est pratique partout, une 7′ rentre encore bien dans une voiture standard, mais une 8’6 demandera un garage et des barres de toit. Les modèles gonflables résolvent ces contraintes : une fois repliés, ils tiennent dans un sac à dos. Idéal pour voyager léger avec 95 % des performances d’une rigide. On vous aide à choisir la planche gonflable pour débuter dans cet article, et celle pour envoyer comme un pro ici.
- Style de navigation : Si vous cherchez à naviguer de manière relax, une planche de plus de 6′ est super pour un apprentissage en douceur et une glisse fluide. Pour des virages serrés et une conduite plus agressive, une planche plus courte (5’0 ou moins) offre plus de réactivité, mais demande plus de technique.
Les planches courtes demandent un bon niveau pour gérer l’instabilité avant/arrière et les appuis latéraux. Mais avec un volume adapté, elles peuvent offrir une expérience ultra réactive, même pour des riders non experts.

Wing foiler : Clément, team rider GONG, en HIPE Learn montée avec un foil X-Over.
- Voulez-vous winger cool ou radical ?
En dessous de 6′ les planches sont très vivantes alors qu’au-dessus de 6′ elles sont super cools et boostent vos débuts.
Une planche plus longue augmente aussi l’inertie, d’où la nécessité de la brusquer dans certains virages, ce qu’elle aimera moyennement. Mais cela offre aussi une glisse incomparable, très smooth. Une grande longueur permet aussi de voler très tôt en glissant relativement vite sur l’eau avant le vol sans trop d’efforts pour accélérer et tenir l’équilibre. Une planche plus longue va aussi conserver sa trajectoire sur l’eau, être plus docile. Dans les premières sessions on a beaucoup de mal à contrôler la trajectoire et avoir assez de vitesse avant de voler. Il est donc fondamental de garder de la longueur lorsque vous débutez.
Une planche plus courte permet des virages radicaux, voire de casser les courbes pour une conduite plus trash. C’est un autre style, très technique et physique, qui condense de l’énergie pour mieux la brûler dans les moves. On pompe plus facilement et la board répond instantanément.
Les planches très petites, en dessous de 5’0, ont une vitesse de glisse très faible. L’équilibre à l’arrêt et avant le vol est précaire car il combine la gestion de l’instabilité AV/AR en plus de bâbord/tribord et une portance réduite. Mais en prenant un volume et une largeur raisonnables, on peut envisager de winger ce genre de planche sans être champion du monde. Elles sont ultra réactives, offrent de hautes performances et sont facilement transportables.

Wing foiler : Moritz, team rider GONG, en Mint FSP 2X avec wing Plus.
La largeur
Avec l’épaisseur, elle conditionne l’équilibre et la portance mais aussi la maniabilité.
Les débutants doivent vraiment embarquer de la surface et du volume pour tenir debout. Le foil rend cette largeur importante totalement transparente en vol. Mais en progressant vous allez prendre des angles plus importants sur les bords et dans les courbes. Une partie du rail viendra toucher l’eau et mettre un coup de frein désagréable. Mais cette largeur vous apporte un confort incroyable. Alors tout est question de compromis sachant qu’il vaut mieux en avoir trop que pas assez.
- Une planche de wing de 20” est une planche dite étroite.
- 25” est une planche « normale ».
- Une planche de 30” est dite « large ».
Ce sont de bons repères. Mais on peut aller très en deçà ou au-delà selon les programmes et les besoins des utilisateurs.
En effet, une planche étroite va vite sur l’eau mais en vol ça ne change presque rien. Dans le vent très light, cette capacité à aller vite sur l’eau permettra de mettre le foil en action et de décoller plus facilement, à condition d’avoir un volume qui vous porte haut sur l’eau (soit un volume supérieur à votre poids). Dans le vent fort une planche étroite offrira moins de prise au vent désagréable. Mais dans des vents normaux, la largeur génère de la portance et donc de l’accélération au démarrage. Le préjugé sur la largeur qui casserait la vitesse est infondé dans 95% des sessions.

L’outline
Cette courbe extérieure de la planche de wing reprend les éléments de longueur et largeur mais la manière dont le shapeur va joindre les 4 « coins » de la planche va tout conditionner.
On utilise souvent les données OFO (one foot off), mesures de la largeur à 30 cm de l’avant et de l’arrière. Cela donne de bons repères sur la courbe de l’outline. Mais en wing, on utilise des planches très courtes. Du coup, les OFO sont peu parlants.
Le plus important est la forme générale de la planche :
- Outline rectangulaire, larges extrémités : la stabilité latérale de ce type de planche facile l’équilibre pour les débutants ou sur les plans d’eau agités. Il s’agit des planches plus faciles d’accès. La Lance en est le meilleur exemple avec une stabilité redoutable qui permet de se familiariser au maniement de la wing. Un outline généreux sur les tips est également d’une aide précieuse pour les replaques en freestyle. Cet outline peut donc convenir aux pratiquants de tous niveaux.
- Outline étroit / allongé : l’équilibre est plus technique mais on gagne en confort une fois sur le foil car on sera moins sujet aux touchettes, par exemple en surf dans les turns engagés ou en race lorsqu’un prend de l’angle. Une outline allongé favorise la vitesse sur l’eau, et donc le décollage car votre foil sera plus rapidement activé.
Attention, décoller tôt implique également d’être haut sur l’eau avec une planche qui a du volume.

L’épaisseur
L’épaisseur maximum est une donnée sans grande importance. Une planche de wing est faite pour voler, donc 1cm de plus ou de moins au bout d’un foil d’1m dans le clapot ne changera pas votre vie ; à condition d’avoir le bon volume sous les pieds. Moins de 4′ d’épaisseur est une planche fine. Dans les 5′ on est au standard. Au dessus de 5′ c’est épais.
Le plus important est la répartition de cette épaisseur.
- Latéralement
Une planche très domée (au pont en forme de dome) sera souvent très instable sur l’eau et moins contrôlable en vol. A l’inverse, une planche au pont plat sera généralement super stable et réceptive à vos appuis qui seront franchement connectés à la conduite du foil car le pont à 90° du mat est une sensation très claire et analysable en live. Un pont courbé est compliqué en sensations, y compris un pont trop creusé qui relèverait les extrémités de vos pieds. Marcher avec des talons n’est pas ce qui se fait de plus précis. C’est pareil en foil. Donc : un pont plat ou presque est idéal.
Pour avoir un repère, sachez qu’une board plate d’un pouce plus fine au centre qu’une planche domée, est aussi stable en général.

- Longitudinalement
Une planche qui a peu de volume au tail est souvent instable. A l’excès, c’est une planche qui sera très sensible aux mouvements d’eau dans les phases d’attente à l’arrêt. Un déséquilibre trop grand dans la répartition des volumes sera vecteur de comportement parasites et souvent cette planche se révélera mauvaise et brusque.
On va privilégier une répartition quasi homogène dans les deux tiers arrières, lieu des appuis, pour finir de plus en plus fin en s’éloignant des pieds vers le nose.

Le scoop/rocker
Il faut être vigilant sur la ligne de scoop (la banane) des planches de wing. Il n’est en effet pas rare de voir des scoops absolument inefficaces vu les opportunistes qui se jettent dans ce business.
Souvent, les idées de départ sont bonnes mais elles dérivent parfois. Par exemple, il n’est pas rare de voir des boards de wing avec une grosse spatule avant. La fonction théorique est de mieux passer les vagues et absorber les touchettes. C’est une erreur. Trop de scoop à l’avant offre une surface plus verticale à l’eau et donc plus de prise. La planche va donc buter et vous faire tomber.
De bonnes idées poussées trop loin amènent souvent à de lourdes erreurs. Une bonne planche est un juste compromis, qui parle à l’œil tout comme un animal marin semble taillé pour son environnement.
Un scoop doit être harmonieux et surtout en lien avec tous les autres paramètres du shape.
Le flow
On parle de flow pour décrire la glisse induite par la vue de profil de la board. La répartition du volume dans la longueur donnera plus ou moins de flow. Cette glisse naturelle plus ou moins prononcée s'oppose souvent aux besoins d’équilibre. A doser selon votre niveau et votre feeling.
Le travail de carène
La raison doit l’emporter sur le cosmétique. Une carène très compliquée, on a connu ça dans les années 80. Les tulipes etc… ça faisait vendre et ça cachait la misère technologique.
Le travail de carène peut apporter de réels bienfaits, s’il est appliqué à juste escient. Dire qu’un double concave profond sous le nose colle moins est un abus de langage. Il offre plus de surface, donc il colle plus, mais cette surface entre en contact avec l’eau plus progressivement qu’une surface plate, donc il amortit le contact avec l’eau, donnant l’illusion de plus de glisse. Si c’est l’amorti que l’on cherche, alors oui le double concave marqué est une solution. Mais il fait perdre du volume que l’on doit rattraper par plus d’épaisseur ou de longueur, et donc plus de rail, donc plus de contact dans les courbes etc etc etc…
Rien n’est simple en matière de shape car rien n’est isolé des autres paramètres. Le compromis et la modération sont souvent les meilleures solutions. Dans le travail de carène, il faut absolument penser la carène en action dans toutes ses phases.

Quel quiver de boards de wing ?
Pas besoin de beaucoup de planches en wing, car bien souvent vous ferez tout avec l’élue de votre cœur.
Mais en progressant on peut se laisser tenter par deux volumes complémentaires. Éventuellement en complétant une board généreuse pour le light wind par une board plus radicale.
Le choix se portera de plus en plus par des compléments de programmes. Par exemple avoir une board 100% waveriding et une board Freerace ou Freestyle composera un quiver de luxe. C’est la tendance depuis plusieurs saisons : une board et une wing pour chaque style de session.
Vous pouvez bien entendu compléter votre quiver wing avec une palette de stand up paddle sans foil. Et des planches de surf pour les jours sans vent, histoire de ne jamais rester sec.
