FEEDBACK : LE SET-UP DE MALO AU CAP VERT
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Notre team rider revient sur son choix de matos lors son parcours victorieux au Cap Vert dans des conditions que nous sommes pas près d’oublier. Avec en bonus quelques tips matos pour attaquer dans le gros.

Le choix de la Ypra Surf-Freestyle
Sur la compèt du Cap Vert j’étais équipé de la Ypra Surf-Freestyle car c’est la front wing de la gamme que j’utilise le plus que ce soit en surf foil, tow-in et principalement en wing. Donc je la connais par cœur et dans des conditions assez engagées être à l’aise avec le matos est primordial.
Deuxièmement, car les Ypra développent les shapes les plus rapides de la gamme. Je ne me sentais jamais limité par ma vitesse, jamais besoin de réellement pomper pour passer une section mais sans jamais non plus me faire déborder par un excès de vitesse. Donc les seules fois où je me faisais enfermer derrière la section c’était une erreur de ma part ;).
Troisièmement, je l’ai choisie parce que je la trouve très saine tout en ayant un caractère agressif et vif. Je peux pousser aussi fort que je veux, faire sortir les tips dans les carves, ce qui me permet de mettre beaucoup d’angle sans que ça décroche, et je peux aller dans les endroits critiques comme la mousse et les turbulences sans qu’elle ait des réactions imprévisibles.
Et enfin parce qu’elle a aussi un très bon pop et repop ce qui est parfait pour faire des gros airs et raccrocher super vite.

Emboîtement plus court sur la Ypra Surf-Freestyle
Du fait de son emboîtement plus court, la Ypra Surf-Freestyle développe un empattement réduit qui m’est très utile quand il s’agit de serrer les courbes. Je n’ai pas choisi la Ypra Surf à l’emboîtement standard, donc relativement plus long, car bien qu’elle apporte plus de drive et de stabilité, j’avais besoin de pouvoir serrer mes turns au maximum sur cette houle très puissantes si je voulais bien travailler la verticale de la vague et gagner des points.
De plus, l’empattement court permet de créer une sorte d’instabilité que j’aime beaucoup. Par instabilité je veux dire que le foil est plus sensibles aux appuis avant / arrière donc ça me permet d’être très précis dans le pilotage du foil. Par exemple à la redescente d’un turn depuis la lèvre sur une vague bien creuse, le foil aura tendance à piquer à cause de la forme de la vague et je vais pouvoir le contrer avec un léger appui pied arrière qui va tout de suite le faire remonter et me recaler.
Bref, je choisis l’empattement le plus court dans ces conditions pour un gain de radicalité et de réactivité. Ce temps de réaction ultra court du foil me permet de mieux le contrôler car je peux l’ajuster en un éclair. C’est un pilotage très agréable pour ceux qui naviguent à l’instinct, ce que la pratique du foil engendre naturellement avec l’expérience.
Le choix de la surface et du stab
Dans ces conditions, j’ai tout simplement choisi la plus petite Ypra Surf-Freestyle de la gamme à savoir la S qui fait 600 (et c’était déjà trop gros haha). En stab j’avais le Freestyle 39 car il est le parfait compromis entre la surface et la longueur. Je ne voulais pas un stab trop long pour les mêmes raisons pour lesquelles j’ai choisi le fuselage court de la Ypra Surf-Freestyle (réactivité et serrage des courbes).
Mais ni trop court auquel cas je n’aurais pas eu assez de drive dans les longues courbes, et je n’aurais pas pu pousser sans que le foil ne décroche. Et pour ce qui est de la surface (200cm2), elle équilibre parfaitement la front wing pour qu’elle ne fasse bas des haut-bas à haute vitesse.

Décoller avec une front wing de 600cm2
Le vent au bord était très léger et off shore. Donc pas facile de décoller mais en s’arrachant bien dans les petites risées ça le faisait. Après, honnêtement avec une bonne technique et notre matos on est vraiment capable de partir très tôt avec des petits foils. L’astuce est de beaucoup tirer la planche vers le haut et vers l’avant en l’arrachant de l’eau à l’aide des straps. Et en même temps je m’aide beaucoup de la wing pour me hisser vers le haut et pas forcément vers l’avant en la pompant de haut en bas. En faisant comme ça j’arrive à faire monter le foil et le faire décrocher quand il est en haut ce qui lui fait prendre un peu de vitesse à la redescente et petit à petit j’arrive à avancer jusqu’à décoller.
Dans les conditions de la compet, on s’aidait beaucoup de l’accélération du vent off dans la vague pour décoller. Ça laisse quelques secondes pour décoller avant que le vent retombe à zéro derrière la vague mais ça m’a sauvé la mise deux trois fois haha.

Envoyer plus fort avec un mât plus long
Concernant le mât, j’avoue que je ne suis pas mécontent d’avoir pris le HM92 alors que je suis habituellement en HM85 parce qu’il m’a rendu un très grand service haha. Les quelques centimètres supplémentaires peuvent paraître peu, mais la marge d’erreur que j’ai gagnée grâce à ça est énorme.
Étant donné que je ridais tout le temps en HM85, j’ai vraiment senti la différence. Je pense que pas mal de turns n’auraient pas pu passer de la même manière si je n’avais pas eu ce mât. Je peux vraiment mettre beaucoup plus d’angle et pousser encore plus fort dans les manœuvres sans que le foil décroche et ça, c’était game changer ! Il est aussi plus fin que le HM85 et la différence de vitesse est considérable, mais sans perdre en rigidité.
Ce mât à été pour moi la grande découverte de cette compet niveau matos, et m’a vraiment aidé envoyer encore plus fort !
A noter aussi que j’utilise tout le temps une cale de rake de +1,5° car j’aime bien relever un peu le nose de la board et c’est assez utile en vague lorsqu’elle commence un peu à enfourner. De plus, la cale ajoute pas mal de pop ce que j’aime beaucoup pour les airs.

Un set-up qui fonctionne dans toutes les conditions
En ce moment j’utilise le même set up partout en vague. On a fait pas mal de tests à la maison avant de partir pour trouver le meilleur combo pour possiblement des vagues énormes. Et j’en suis arrivé à celui-ci constatant qu’il marchait bien devant chez moi, et une fois au Cap Vert il s’est avéré qu’il marchait encore mieux ! Donc je pense avoir trouvé un set up assez passe partout et performant dans toutes les conditions.
Le seul réglage que je vais changer dans des vagues plus “européennes” disons, va être le positionnement du foil dans le box. Dans des conditions plus petites ou plus molles je vais l’avancer un peu plus pour sentir plus de power sous les pieds. Et dans des plus grosses conditions je vais le reculer un peu pour au contraire avoir moins de pied avant pour être plus à l’aise et pas me faire déborder.
Revivez cette compétition historique racontée par Malo dans The Ponta Preta Thrill.