QUESTION : attitude !

Pourquoi toujours chercher les tricks à tout prix ?!!!?
L’expression se trouve aussi belle dans la pureté des lignes et des attitudes.
La recherche d’équilibre est un des fondamentaux de nos sports. Pour prouver notre maitrise nous provoquons cet équilibre par des mises en déséquilibre volontaires qui une fois rétablies donnent naissance aux manoeuvres en tous genres.
C’est une facette de nos possibilités qui a et est poussée à l’extrême par notre société d’images et d’impressions. Provoquer un déséquilibre à la limite de la rupture pour se rétablir ensuite : cela ressemble à la voie du succès pour les riders en quête de reconnaissance !
Il n’y a qu’à regarder n’importe quel magazine pour s’en rendre compte, mais où est la limite ? Où est le vrai ? Ce mec couché sur l’eau, va t’il tomber ? Ou va t’il déchirer la lèvre avant de relancer vers un autre déséquilibre ?
A l’heure du tout numérique, le crédit a conceder aux images est bien relatif. Photoshop fait des miracles et mieux encore. Mais les photoshoots sont encore plus efficaces dans l’art de faire du déséquilibre un spectacle époustouflant. En effet, saisir l’instant s’organise, se calcule.
Il n’y a bien que la séquence d’images qui permette de se rendre compte de la véracité de l’action, véracité au sens d’accomplissement total. Mais alors, la vidéo est elle reine ? Non, pire encore, elle dissimule la véracité derrière une façable d’intrucabilité elle aussi toute relative ! Cut !
En somme, cette quête du toujours spectaculaire pousse le déséquilibre à la chute. Surfer rime petit à petit avec chuter, envoyer, se jeter… Certes c’est génial mais où est le respect de la vague et de mère nature qui l’a créée. Cette vague nous est elle offerte pour mieux la déchirer, la souiller de moves urbains, skateux, trasheux ? Peut être, nombreux sont les fans de cela.
Le développement du freesurf comme mode de promotion des élites et de fantasme des masses encourage encore ce besoin d’image improbables et sans suite autre que fantasmée justement.
En effet, la compétition, par les valeurs d’exploitation de la vague qu’elle impose, oblige les rideurs à ne pas gacher, sacrifier, tuer l’élément porteur. Cette même compétition isolée des masses, car rarement pourvoyeuse d’instantanés aussi forts que le freesurf et ses lachades, fait de moins en moins recette, notamment dans les aspirations des surfeurs communs.
Alors, oui, le déséquilibre est une nourriture indispensable au surf et aux moves mais n’y a t’il pas une voie plus en harmonie avec la nature pour exploiter ces dons marins que sont les vagues ?
A bien y songer, on se souvient d’attitudes magiques, empreintes d’osmose avec l’élément. Les images d’avant les 60’s en regorgent. Cette attitude d’antant respectait la vague et la sublimait par la fusion. De nos jours, seule la fission compte, casser pour s’exprimer.
Certes il ne faut pas sombrer dans le manichéisme obscure mais l’attitude est à remettre en question. La tendance zéro dérive est en ce sens une renaissance de l’art du surf. Plus simplement, la fusion avec l’élément fait naitre des attitudes respectueuses et gracieuses.
Mais alors que faire du déséquilibre ? Il faut réfléchir à son intervention ! Le surf est un art du placement, du rythme, du timing. Si aujourd’hui nous sommes à l’extrême du brisage en règle de ces codes naturels, pour imprimer notre toute puissance sur l’élément ; s’en détacher pour mieux le dominer ; il existe une autre appréciation de ce rythme.
De nos jours, le surf des images casse pour reconstruire ; on casse la lèvre puis on rebalance dans la pente avec encore plus d’énergie. Le surf actuel des papiers glacés est centré sur l’individu et sa toute puissance.
Mais il existe des résistants, des types au ban de la société surf brillante. Des gens qui apprécient l’élément pour y coller au mieux et en cerise sur le gateau posent un déséquilibre dosé et affirmateur d’un style accompli.
Ces hommes et femmes au parcours uniques fusionnent avec l’élément et son rythme avant de s’exprimer. Ils expriment la vague avant eux même. Cette générosité envers l’élément doit poser une question essentielle de nos sports : ne peut on pas mieux vivre en travaillant à sublimer les choses au lieu de les dominer ?
L’empreinte de l’homme est une question d’actualité écologique. Il est évident que cette question doit aussi interroger notre surf dans ses composantes de production mais aussi et surtout dans son art. Quelle empreinte allez vous laisser sur cette vague si éphémère soit elle ?
Car c’est en s’interrogeant sur l’art du surf que se trouveront des réponses à l’attitude particulière et globale de l’individu surfeur.
Pour illustrer ce propos, voici Juan en action. Cet homme vrai cherche ce que peu de surfeurs cherchent : fusionner, adopter le rythme puis s’exprimer par un léger déséquilibre, symbole de danger et donc de courage.
Bravo Juan.
SUPer surfer : Juan Gonzalez de la Vega on GONG boards.
Source : Team GONG Palavas, radical life style for radical attitude ;-))