HOW TO : nose style on a SUP

La grande mode dans le stand up paddlesurf est de surfer des planches courtes, de plus en plus courtes…
Les SUPers seraient ils complexés par leurs kilos ou le volume généreux de leurs boards ???
Pourquoi systématiquement chercher la radicalité dans un absolu ?
Alors que la pagaie donne naissance à une foule de nouvelles manoeuvres inconnues dans le surf, à des angles d’approches de la vague tout aussi inconnus, mais aussi à des trips fabuleux sur mer plate et dans les plans d’eau… on résume dès que possible le SUP à des manoeuvres dites radicales !!!
C’est indécent, oui indécent. Au jeux du roller vertical, pourquoi s’armer d’un SUP ? Un shortboard ne serait il pas l’arme absolue ?
Il faut, à en croire les règlements de compétitions, surfer son SUP comme une petite planche. Les manoeuvres de longboard ne pèsent rien, seuls comptent les rollers, cut backs, floaters et autres moves dits exprimant un “flow” parfait.
Et bien bravo !!! L’industrie rattrape sont dernier cheval sauvage qu’est le SUP et l’enferme dans un carcan destiné à des instantanés bluffants sur papier glacé. Mais qu’en est il de l’élégance ? de l’inventivité ? de la tradition ? de l’émotion ?
Tous sacrifiés sur l’autel du hardcore ?!!!? C’est quoi ce hardcore qui fait vibrer à moindre coût nos industries, tant qu’elles se coupent de l’essentiel d’un sport en devenir ?
C’est du consumérisme primaire, de la facilité ambiante. On reconnait facilement un roller, c’est beau, ouhaaa. C’est pur, ouhaaa. Si pur qu’on demande à des engins de 150 litres d’en faire à foison même dans des vagues ridicules qui sont, soit dit en passant, le lot commun de 99% des sessions.
Que dire de cette volonté de tracter le SUP vers ses origines surf ? ça veut dire quoi ce bordel ??? Le surf d’aujourd’hui n’est il pas issu du surf des grandes planches ? Toute cette industrie l’aurait elle oubliée ?
Pourquoi ne montre t’on pas le longboard, cette magnificience du surf ??? Est ce si moche, si nul, ou simplement intransportable et tout aussi instockable dans un surfwearshop ?
Que dire de la deuxième place de Delpero au championnat du monde de longboard ? Surfa t’il moins bien que le un australien ? Non, il prit des risques mais sans jamais oublier l’origine du longboard. Ce ne fut pas récompensé. Manque de flow peut être nous dira t’on… One more…
Réfléchissons bien avant d’oscariser rollers et autres vertical turns faits du tail de nos boards. Sur un SUP, ceci est synonyme d’unijambisme, tout comme sur un longboard.
Réfléchissons toujours avant de dire d’une session qu’elle est nulle. C’est souvent réducteur et révélateur de notre faible envie de changer.
Réfléchissons aux spots surpeuplés. Que devriendront ils quand on aura expliqué à tous que seul le “flow” compte en SUP avec ses magnifiques top turns !!! Et bien c’est simple : tous les SUPers seront en quête du même spot que les shortboarders !!! Et oui, croyez vous qu’on s’amuse et qu’on performe dans des vagues poussives avec un SUP de 9′. Ben non, c’est nul, carrément nul à mourrir. Alors on va direct de faire des potes sur les breaks puissants, histoire de jeter 150 litres en travers au milieu des gamins qui se gavaient en 6’0. BRAVO messieurs.
Je ne dis pas pour autant qu’il ne faut pas pousser le SUP dans sa plus extrême radicalité. Je dis juste qu’il faut bien penser à ce qu’il va devenir avec de tels règlements réducteurs, témoins de frustrations profondes.
Pour essayer de croire que tout n’est pas joué, voici quelques images de Patrice Guénolé en nose. Ca aurait pu être Romain, Antoine… vous, moi… et on se serait gavés autant que sur des rollers de brutes sur outils ventrus.
Carpé diem.
SUPer : Patrice Guénolé on GONG SUP.
Source : Team GONGSUP, trust who knows about SUP !!!