INSIGHTS : QU’EST-CE QU’UN GROVELER ?
Focus sur les shortboards pour scorer malgré un forecast pas ouf !
La houle est courte, les vagues sont molles et le plan d’eau bumpy. Et pourtant, c’est souvent dans ces moments-là que se jouent les sessions les plus fun. D’une part parce qu’en voyant le spot, on ne s’attendait pas à grand-chose… Et d’autre part parce qu’il ne faut finalement pas grand-chose pour enchaîner de belles manœuvres avec un groveler.
Son nom, sa forme, son esprit, tout est fait pour tirer le meilleur des vagues médiocres. Explications 👇
Surfer : Malo, team rider GONG, en Devil’s Tongue EPS.
Pourquoi dit-on groveler ?
Le mot « groveler » vient du verbe anglais to grovel, qui signifie à l’origine ramper ou se débattre au sol. Chez les surfeurs, le terme a pris un nouveau sens. On exprime par ce verbe l’action d’extraire la dernière once d’énergie d’une vague, que ce soit en multipliant les turns dans la pocket ou en pompant frénétiquement pour passer une section molle. Une planche groveler est donc conçue pour permettre au surfeur de tirer le meilleur parti des petites vagues molles et de garder vitesse et plaisir même lorsque les conditions sont faibles.
Surfer : Mateia, team rider GONG, en Fork EPS.
Anatomie d’un groveler
Le groveler est une planche de surf spécialement conçue pour les vagues petites, molles ou peu puissantes, là où une shortboard classique manquerait de vitesse et de portance. Idéal dans les vagues de taille de hanche à un bon mètre, il offre un surf fluide, rapide et plein de sensations, même lorsque la houle manque d’énergie. Grâce à son shape généreux et à sa portance accrue, le groveler permet de surfer plus souvent, de profiter pleinement des conditions imparfaites et de conserver du dynamisme là où d’autres planches peinent à avancer. Voici les principales spécificités d’un groveler :
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shape
Court, large, généralement volumineux pour sa taille. Le nose est plein, le tail est généreux, l’ensemble est compact. Ce volume concentré procure de la portance et aide à partir tôt sur les vagues.
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Longueur et largeur
Généralement 3 à 6 pouces plus court qu’un shortboard classique, mais plus large de 1 à 2 pouces. Résultat, on obtient un shape plus stable et plus rapide, mais toujours nerveux sous les pieds.
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Outline et volume
Le groveler a un outline plus large et plus rond, avec un nose généreux et un tail souvent large également. Cette surface supplémentaire procure plus de flottabilité et facilite la rame. Le volume global est supérieur à celui d’un shortboard classique de même taille, ce qui permet de partir plus tôt sur la vague et de conserver de la vitesse dans les sections plates.
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Rocker
Plus faible que celui d’un shortboard classique, il est tendu pour planer tôt et offrir le plus de glisse possible sur les sections plates. Ce rocker doux procure également un confort de rame supplémentaire.
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Carène
Souvent un simple ou double concave, parfois un léger vee au tail. Le but est de canaliser l’eau sous la planche afin de générer de la vitesse sans forcer. Les grovelers adoptent souvent des carènes simples ou doubles concaves peu marqués pour favoriser la vitesse et la réactivité. Certains modèles intègrent un léger vee au tail pour adoucir les transitions rail to rail.
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Fins
La configuration des dérives varie, on va privilégier le thruster pour le pivot et conserver un feeling très shortboard ou le quad pour favoriser la vitesse.
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Rails et tail
On retrouve des rails assez ronds pour la tolérance, et un tail assez large pour obtenir de la portance et une relance facile dans les virages.
Surfer : Moritz, team rider GONG, en Devil’s Tongue EPS.
Qu’est-ce qui distingue un groveler d’un fish ?
Le groveler et le fish sont deux types de planches conçus pour les petites vagues, mais ils ont des caractères bien distincts, tant dans leur design que dans leurs sensations sur l’eau. Voici les différences essentielles.
Origine et esprit
Le fish vient du surf rétro des années 1970 : il est inspiré des twin fins de kneeboard, avec un esprit de carving fluide et de style tout en glisse. Le groveler est quant à lui une évolution moderne issue des shortboards de compétition, repensée pour performer dans les petites conditions. Son approche est plus orientée vers la vitesse et les manœuvres radicales dans des vagues molles.
Outline
Le fish a un outline très arrondi à l’avant et se termine par un large fish tail profond. Il est souvent plus large sur toute sa longueur. Le groveler est plus compact, avec un outline proche d’un shortboard raccourci : un nose plus pointu et un tail plus carré ou arrondi.
Carène et rocker
Le fish possède une carène relativement peu marquée, et un rocker quasi nul : il glisse très vite sur la face de vague et garde de la vitesse naturellement. Le groveler a un rocker un peu plus prononcé, ce qui le rend plus maniable dans les virages serrés, mais un peu moins rapide en ligne droite.
Type de dérives
Le fish classique se surfe avec une paire de Keel fins : deux grandes dérives espacées, favorisant la glisse libre et un style smooth. Les grovelers vont adopter un quad pour privilégier la stabilité et la vitesse, d’autres en thruster, ce qui donne plus de contrôle, de pivot et de précision dans les turns.
Comportement sur l’eau
Le fish glisse et accélère facilement, mais demande une approche fluide : il préfère les courbes amples et les trajectoires continues. Il n’aime pas les manœuvres saccadées. Le groveler, lui, est plus “skaty” : il pivote vite, rebondit dans les sections molles et permet des turns plus serrés, proches du surf performance.
En résumé
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Le fish c’est la glisse, le style, la fluidité et l’esprit rétro.
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Le groveler met en avant toutes les performances modernes, la vitesse, la relance et la maniabilité.
Surfer : Ahiri, team rider GONG, en Imperatrice EPS.
A qui s'adressent les grovelers ?
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Pour un débutant en progression, le groveler va l’aider à progresser sans forcer.
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Pour un niveau intermédiaire, le groveler apprend à générer sa propre vitesse.
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Pour un surfeur confirmé, le groveler offre du jeu et de réelles performances dans des vagues oubliées.
Dans un quiver, c’est une planche essentielle car elle sauve des sessions. Elle fera aussi travailler le placement et le flow qui sont essentiels dans le surf de petites vagues. Elle peut parfois faire redécouvrir des spots que l’on croyait sans intérêt.
Surfer : Evelin, team rider GONG, en Batmob EPS.
Quelle est l’influence des dérives ?
Le montage de dérives influence fortement le comportement du groveler :
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Thruster (3 dérives) : Il offre un bon équilibre entre contrôle et relance. Idéal pour ceux qui veulent un feeling le plus proche possible d’un shortboard perf traditionnel.
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Quad (4 dérives) : plus rapide et plus libre, parfait pour générer de la vitesse sur des vagues molles.
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Twin + trailer : plus joueur, plus fluide et plus glissant. Il rappelle le fish tout en gardant de la tenue dans les virages appuyés et de la stabilité à haute vitesse. Une excellente option pour booster les perf de sa planche dans les petites conditions.
Surfer : Evelin, team rider GONG, en Batmob EPS avec un setup quad.
Quels sont les différents types de grovelers et quel modèle choisir ?
On retrouve les grovelers hybrides comme la Batmob et la Devil’s Tongue qui misent sur le fun et la facilité, pour tout niveau.
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Sa capacité à fonctionner dans des conditions modestes, sa facilité à la rame et au take-off, sa vitesse générée même dans des sections molles, font de la Batmob le groveler fun par excellence. Un surfer en progression choisira une taille et un volume généreux. Un bon surfer sera bluffé par sa vitesse et sa maniabilité.
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La Devil’s Tongue excelle dans les vagues petites à moyennes, elle réunit parfaitement un besoin de facilité et la recherche de performance.
Les grovelers modernes directement dérivés du shortboard, qui privilégient la performance dans les vagues médiocres : vitesse, relance, turns serrés. Comme la JVB The BO, la Karamba, la Fork ou encore la Vibe.
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La Karamba a un shape très proche de celui d’un shortboard conventionnel, mais ses cotes généreuses au nose et au tail, ainsi qu’un rocker plus tendu, lui confèrent toutes les qualités pour performer dans les vagues moyennes. C’est le shape à privilégier pour celui qui veut conserver un esprit 100% shortboard thruster.
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La JVB The BO est une option parfaite si vous voulez associer la glisse d’un fish et les performances d’un thruster. Son format très compact lui donne une maniabilité et un feeling très skate. Ce shape atypique en fait un groveler typique !
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La Fork est un savant mélange entre un shortboard et un fish, mais elle se rapproche davantage de la conduite d’un shortboard classique, un énorme boost de speed et un pop incroyable. C’est le fish pas rétro !
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Sa capacité à générer de la vitesse tout en conservant du pivot font de la Vibe un très bon choix pour un surfeur qui veut un “quasi-groveler” mais avec un peu plus de performance. Un montage twin + trailer est une superbe option pour cette planche pour sortir du traditionnel thruster.
Surfer : Mateia, team rider GONG, en Vibe EPS.
Conclusion
Le groveler, c’est la planche qui rappelle pourquoi on surfe : tout simplement pour s’amuser, car il a cette capacité à transformer les vagues molles, courtes ou mal rangées en vagues de liberté, où tout devient possible.
Ce n’est ni une planche de secours ni un compromis, mais une approche à part entière du surf. Dans un quiver, le groveler est la clé pour surfer plus souvent et progresser sans attendre.











