Connecter en surf foil

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Jusqu’à il y a peu, le chemin le plus direct entre deux vagues était une rame efficace 😉 Aujourd’hui le surf foil permet de connecter plusieurs vagues en volant !

  

Une révolution dans le monde du surf et un déplacement de vos efforts, des bras vers les jambes. Eh bien sûr, pas de connexion sans un minimum de cardio. A une rame efficace succède un pumping efficace dont on vous donne ici les principales clefs.

   Surf foiler : Malo, team rider GONG, en Matata FSP Pro et Fluid H.

 

Pour avoir les meilleures chances de connecter, sortir de la vague avec de la vitesse est déterminant. Le pumping sera d’autant plus facile que vous bénéficiez d’une bonne inertie en sortie de vague. Si vous êtes lancé, tout roule. Si vous sortez avec peu de vitesse, l’effort pour relancer et faire remonter votre foil et votre vitesse sera conséquent et ruinera votre capital endurance, et donc vos chances de connecter. Il faut absolument capitaliser sur la vitesse acquise et l’entretenir.

La vague optimale en vue d’une connexion est une vague qui ouvre et sur laquelle vous avez eu de la réussite pour ne pas sortir en survie ou avec les pieds mal placés par exemple. Son épaule en forme de toboggan sera idéale pour vous permettre de maintenir votre vitesse hors de la vague sans forcer. Notez que sortir par l’épaule c’est aussi se donner une maximum de chances de ne pas ventiler et décrocher à cause d’un dénivelé ou d’un bouillon fourbe. Sortez de la vague en tournant suffisamment large pour ne pas casser votre vitesse, ne pas ventiler une tip, et ne pas perdre une attitude bien verticale propre à un bon pumping. L’effort pour vous redresser est là aussi une perte d’énergie.

A présent tout se joue sur la qualité de votre pumping.

N’attendez pas une seconde pour pomper en sortie de vague, sauf si vous avez un excès de vitesse ou l’avion en surface. L’effort doit être continu pour profiter de votre vitesse initiale au maximum. Commencez à pomper vers le bas en partant d’une position haute, sans descendre de manière excessive. Au plus vous êtes haut, au plus vous limitez la traînée de votre foil. C’est déterminant pour votre vitesse. Plus votre mât est émergé, au moins vous devrez pousser d’eau pour avancer, ce qui signifie moins d’efforts pour plus de vitesse. Voler haut, c’est aussi moins de risque de touchette fatale 😉

Ne vous contentez pas d’alléger votre foil. C’est une erreur récurrente lorsque l’on débute. Cette technique fonctionne uniquement avec de grosse ailes qui portent à très basse vitesse et se révèle vite limitante. Elle ne permet pas de parcourir de grande distance et est plus épuisante.

Pour entretenir sa vitesse, il faut aussi se projeter vers l’avant. Concentrez-vous sur l’idée d’enfoncer l’aile avant dans l’eau. C’est-à-dire lui mettre une grosse pression avec le pied avant tout en se projetant vers l’avant, donc en basculant le buste et les épaules vers l’avant. Regardez le Surfer d’Argent de l’univers Marvel, il faut avoir la même attitude 😉

Si vous regardez attentivement nos vidéos montrant ces phases de pumping, vous verrez que le talon du pied arrière décolle sans arrêt de la planche, car quasiment toute la pression se fait sur le pied avant. Gardez en tête que plus vous vous projetez et plus vous faites accélérer votre foil, et c’est cette accélération qui créera de la portance. C’est aussi cette vitesse qui vous donnera de l’amplitude entre chaque mouvement, plus vous avez de la vitesse, et plus vous allongez la distance entre chaque mouvement de pumping. Et plus ces mouvements sont espacés, et plus vous êtes capable d’allonger la distance à parcourir. Il faut porter son regard au loin, être fixé sur la bosse de houle que l’on veut connecter.

Matos

Le matériel joue un rôle prépondérant, au point qu’on doit parfois se spécialiser : du matos pour connecter ou du matos pour mettre des moves. Avec une Fluid T on aura le meilleur des deux mondes alors qu’avec une Veloce H on sera le roi du pomping et du plané dans la vague.

Stratégie

Point crucial : la stratégie. Si votre objectif est de connecter, vous devez être malin pour vous engager dans une configuration optimum pour votre level. C’est par exemple de comprendre que la série est de 5 vagues dont une première minuscule qu’il faut attraper au bord. Se placer au large est forcément perdant. Sauf si vous ne savez pas bien passer les mousses et démarrer au bord. Alors prendre l’épaule d’une plus grosse bien au large sera pertinent etc… Dans tous les cas, vous devez mettre en place une stratégie. Et c’est ce mélange d’effort physique extrême, de glisse parfaite et de tactique qui rend les sessions de connections passionnantes.

Priorité

La règle est d’éviter l’accident à tout prix. Si quelqu’un est déjà en surf sur une vague, cette vague lui appartient quand vous remontez du bord. Y compris si vous le croisez. Donc comme en surf, vous devez lui libérer la meilleure part de la vague entre le curl et l’épaule en passant soit dans la mousse derrière lui, soit très au loin sur la portion insurfable de l’épaule. Dans tous les cas, votre choix de trajectoire doit être franc et manifeste. Celui qui surfe ne doit pas avoir de question à se poser : c’est sa vague. La bienséance voudrait que vous soyez généreux. Alors ne flinguez pas toutes les vagues de chaque série pour tout le monde. Ok vous pouvez les droper 200m plus loin que tout le monde et squatter la zone de déferlement pendant 1/4h sans retoucher l’eau. Mais est-ce bien raisonnable ? Laissez plutôt les bonnes sections et évitez de cruiser à mach 12 entre les mecs qui ragent…

  Surf foiler : Malo, team rider GONG, en Matata FSP Pro et Fluid H.
 

Enfin tout ça c’est dans le monde idéal du spot parfait. La réalité c’est 30cm mou dans pas assez d’eau pour passer le mat, des algues et une bonne barre à passer juste quand vous avez enfin réussi à vous lancer… Mais c’est justement la beauté de ce sport : chercher la limite du possible.

Si vous avez une bonne vitesse en sortie de vague :

Le mouvement de pumping se limite quasiment à une succession d’allègement et de pression de votre corps vers l’avant du foil. Cet allègement peut s’accompagner de mouvement de vos bras vers le haut mais attention à la synchronisation des mouvements entre le haut et le bas du corps. Se limiter au bas du corps est généralement plus efficace que de gesticuler. Dans tous les cas, l’objectif est d’élever l’ensemble de votre corps, puis de comprimer le foil.

Il est important de noter que vous devez créer un déséquilibre entre l’avant et l’arrière de votre foil. Imaginez que vous faites faire un mini-piqué du nez à votre avion à chaque coup de pumping pour qu’il accélère. L’assiette du foil ne doit pas rester horizontale mais osciller du bas vers le haut en avançant. Attention : sans excès car il ne s’agit pas non plus de serpenter en surface. Dans un monde parfait, il suffit de pousser vers le bas sur votre foil car par nature ces profils vont de l’avant. Mais ça ne sera pas suffisant, donc vous devez le faire accélérer à la compression et profiter de l’allègement pour le remonter. On constate souvent que c’est la pointe de pied arrière qui domine l’effort d’allègement et l’extérieur du pied avant qui dirige la compression. Un peu comme un ollie en skate, pour faire un rapprochement grossier.

Si vous n’êtes pas parvenu à sortir de la vague avec suffisamment de vitesse :

Une simple succession d’allègement et de pression vers l’avant ne suffira pas à maintenir le vol. Vous devez y aller franchement en augmentant l’amplitude et/ou la cadence. L’effort physique devient alors très intense. A la gestion du déplacement de votre poids s’ajoute une bonne coordination de la séquence flexion/extension de votre jambe avant puis arrière. Il faut tout donner en évitant les touchettes. Projetez vous visuellement vers l’avant en regardant loin devant vous vous aidera. De plus, si une belle houle se lève au large, le mental viendra au secours du physique pour connecter 😉

Concernant le rythme des compressions / allègements, il va dépendre de la vitesse / portance naturelle de votre foil, de votre élan en sortie de vague, de votre condition physique, de vos qualités (plus cardio ou plus musculaire) etc… C’est dans tous les cas un paramètre très personnel.

Autre point trèèèèès important : respirez ! La plupart des gens attaquent le pomping en apnée. Gesticuler a au moins ce mérite de marquer un rythme de respiration. On inspire en montant et on expire en descendant, idéalement 😉 Sans ça vous mourez lamentablement sans comprendre pourquoi ahahah.

  Surf foiler: Malo, GONG team rider, on the Matata FSP Pro and Fluid H.

Votre commentaire

Envoyé par Stimpfling

Bonjour
Super article !

Merci bcp

Pr ma part je pense etre au démarrage.. j arrive pas encore à connecter et aller au line up..
Je suis encore sur les sensations que procurent le foil..

J ai pris de belles boites..genre vague puissante qui m’a fait monter haut d entrée !! Et donc chute..

Gong surf matata.. ailes xover L

Avez vous plus d articles sur ce sujet !

À bientôt
Guillaume.

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