QUESTION : SUP or Surf ?

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QUESTION : SUP or Surf ?

Alors que la question se pose de plus en plus sur les spots, faisons un petit point avec cette interview de Patrice Guénolé :
“Pour moi SUP et surf n’ont toujours fait qu’un. Depuis toujours j’ai adapté mon quiver aux conditions que je rencontre pour pouvoir m’exprimer au mieux chaque jour dans l’océan. C’est aussi la raison pour laquelle mon quiver dépasse le cadre du surf stricte et touche aussi bien au wind, qu’au kite, au foil, au paddle, à l’apnée…
Je sais que pour un grand nombre, un surfeur ne fait que du surf, surtout pas de windsurf par exemple. Je ne sais pas d’où provient cet état d’esprit car tous les sports que je pratique sont des simples moyens d’aller à l’eau chaque jour.
J’ai depuis toujours détesté voyager. Je ne tripe pas sur “les plus belles vagues du monde”. Je vis cela comme une dépense excessive : énergie, temps, argent… Pour moi, un bon trip consiste à explorer un peu plus, un peu différemment, le traict de côte devant chez moi.
Bref, faire le tour du monde pour exploiter des planches extrêmes, ça ne me fait pas plus triper que ça. Oui, je vais à Hawaii souvent, aux USA, mais j’en reviens avec la même conclusion à chaque fois : j’adore mon chez moi. C’est vrai que surfer des vagues géantes, longues, creuses, c’est fabuleux mais surfer des mini vagues chez soi c’est aussi le pied.
Je trouve qu’il y a un vrai sentiment d’apaisement à surfer son home spot, comme si chaque chose était à sa place.
Alors faut il SUPer ou surfer ??? Les deux bien sûr.
Le SUP apporte une liberté par rapport aux vagues. Quand on surfe un SUP, on peut se permettre des largesses impossibles en surf. Mais en SUP on peut aussi se passer des vagues !!! Le SUP est donc vecteur de liberté pour moi, une vraie porte ouverte sur des territoires inexplorés dans la vague et sur le flat.
Le Surf apporte une liberté dans les vagues. Quand on surfe une planche de surf, on est concentré sur l’énergie de la vague presque sans aucune entrave. Tout est plus simple qu’en SUP, pas de pagaie, les canards, les bras libres, les mains qui touchent l’eau. Le surf vous colle à l’élément en vous libérant des contraintes mécaniques.
Je compare souvent le surf au foot, car ce sont deux jeux de pieds. Certes tout le corps est de la partie mais le drive vient des pieds. Le SUP est un sport aux attitudes hautes comme le sont les sports de mains. Si on poursuit ces analogies, on comprend que le surf est unique car il est le seul sport aquatique de pieds. Il nous rapproche de fondements de l’homme lorsqu’il se dresse et libère ses mains. C’est de cette unicité qu’il tire en partie sa noblesse. Quoi de plus maladroit en apparence que les pieds et pourtant le surfeur fusionne avec les vagues du bout des pieds…
C’est en partie pour ces analogies que j’ai cru dans le SUP, j’ai trouvé que ce sport nautique qui utilise activement les quatre pattes de l’homme ne pouvait que séduire un nombre plus grand car il nous ramène à notre histoire moderne d’homme, un être dressé avec un outil en mains ! Certes il garde un appuis sous chaque patte qui rassure plus que le surf de pieds mais il n’est plus cramponné de ses quatre membres : il s’est dressé puis il a pris cet outil.
Bref, le surf est un tout, à chacun de construire sa vision de tous ces sports que font le surf en les imbriquant. Les surfeurs se sont mis des barrières depuis des années. Quand j’entends certains dire que les SUP partent de plus loin, prennent toutes les vagues, j’ai envie de dire que c’est faux. Les surfeurs ont tout simplement oublié qu’ils pouvaient surfer d’autres planches que celles des magazines et des compétitions. J’ai toujours eu un 12′ surf dans mon quiver, depuis gamin, et je peux vous assurer qu’aucun SUP ne part plus tôt. Je comprends que l’on veuille surfer des planches courtes mais il faut aussi être raisonnable et s’adapter. Il y a une vraie noblesse à surfer des planches différentes du standard admis, une véritable richesse.
De même dans le SUP, certains tirent vers le toujours plus petit et c’est dangereux. Il faut de tout. Je fabrique des SUP de 5’11, mais depuis deux ans, je m’acharne à montrer ce que l’on peut faire avec une 12′. C’est important de montrer que si on se prive de certaines planches, on finira par se priver de certaines vagues, par avoir envie de bruler du carburant à courir le monde, par réduire le surf et le SUP a un espace si petit et si frontal que les tensions seront insupportables. Surfers : JVB and Olivier. Source : Team GONG SUP, questions around board size ;-))) Photographer : Patrice Guénolé.

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