Voler sans galérer !

On vous donne les clés pour vos premiers décollages !

Certains débutants volent dès la première session, d’autres en seulement quelques sessions. Il peut arriver que la maîtrise du vol prenne un peu plus de temps. Pas de raison de se décourager. C’est une question de déclic. Quelques ajustements suffisent en général pour débloquer la situation et on vous les donne ici !

Notez pour commencer qu’il est normal de galérer si on débute dans de mauvaises conditions ou avec du matos inadapté. Pour donner une image, apprendre à rouler en deux roues avec une moto d’enduro sur du verglas ne donnera pas de bons résultats 😉 La planche doit être stable, le foil porteur et tolérant et vous avez besoin d’un plan d’eau calme avec un vent qui permet de vous équilibrer facilement sur la board et de lancer votre vol, c’est-à-dire plutôt un peu trop que pas assez. Alors que le vent doit être votre allié pour vous équilibrer, de nombreux débutants sont plutôt en lutte pour lui résister. Ils subissent et chutent.

Si vous êtes couvert côté matos (voir nos How To), et que les conditions sont favorables, c’est donc sur ce dernier point, la gestion de votre équilibre avec la wing que les ajustements sont nécessaires. Voici quatre erreurs courantes que nous observons :

L’aile touche l’eau et vous ne parvenez pas à la redresser. C’est le plouf.

On passe tous par là et cette petite faute permet de mettre en évidence une règle de base en wing.

A l’arrêt, pour éviter que le tips de votre wing accroche l’eau, maintenez la latte centrale dans l’axe du vent. La wing se met alors naturellement en position “parapluie”. Cette position de la wing au-dessus de votre tête permet de se tenir à l’aile pour s’équilibrer et met toute la wing à bonne distance de l’eau.

Pour avancer, la latte centrale doit prendre de l’angle par rapport à l’axe du vent. Pour ce faire, baisser progressivement la main avant, petit à petit, ce qui vous fera avancer. A mesure que vous gagnez de la vitesse, la latte centrale prend un angle avec le vent jusqu’à être complètement horizontale lorsqu’on est à pleine vitesse. La wing est alors droite devant vous.

Toutes les explications sur cet élément clef dans ce How To.

Vous avancez mais tombez en avant dès la moindre rafale, sans avoir décollé.

Le symptôme avant coureur de cette chute est une position peu académique avec les fesses en arrière pour contrer une wing qu’on ne maîtrise pas. Plutôt que de vous servir de la wing pour vous équilibrer, vous subissez sa puissance. Résultat, tout se passe en force, avec en général un appui important sur la jambe avant pour contrer la wing (ce qui est contre productif pour décoller). Vous résistez en force jusqu’à basculer d’un coup vers l’avant. C’est la chute.

Si cette situation vous est familière, on vous conseille un retour à la plage pour un exercice pratique. Vous devez apprendre à ne plus subir la puissance de la wing, en bordant et choquant la wing comme on le fait pour la voile d’un bateau. Choquer équivaut à donner du mou et border à mettre plus de tension sur la wing. C’est-à-dire soulager ou augmenter la puissance de votre wing en modifiant son angle par rapport au vent. En wing ca se fait un peu comme en planche-à-voile en relâchant ou tirant avec la main arrière. La différence en wing c’est que votre bord d’attaque n’est pas fixé sur votre pont. On peut donc également modifier cet angle avec la main avant. Pour simplifier l’exercice, considérez dans un premier temps votre main avant comme un point fixe. Maintenez votre main avant à hauteur de votre visage avec votre bras plié. Jouez uniquement sur la main arrière pour gérer la puissance. Votre poignée arrière est votre manette de gaz.

A l’arrêt, une wing bordée tire dans les bras. Si vous avancez wing bordée sur la plage en marchant vite, l’effort dans les bras sera plus léger. Idem sur l’eau, quand on prend de la vitesse en volant, la traction dans les bras diminue car on avance avec le vent. Pour que la traction dans les bras deviennent gérable sans avoir à avancer, il faut choquer la wing (c’est-à-dire pousser sur la main arrière) jusqu’à ce que la puissance soit “gérable”, c’est-à-dire sans avoir à se contorsionner en mettant les fesses en arrière ;). Vous devez être capable de rester droit comme un i en gérant la puissance du vent uniquement avec des mouvements de border/choquer avec la poignée arrière. Un micro-ajustement en bordant et choquant doit être permanent car le vent n’est jamais parfaitement régulier. Faites ce simple exercice à l’arrêt, si vous parvenez à rester sur place et droit comme un i dans les rafales c’est que vous avez compris le truc. Faites le ensuite en marchant rapidement en n’oubliant pas ce qui est dit au point précédent sur la latte centrale qui prend progressivement de l’angle à mesure que vous prenez de la vitesse.

L’intérêt d’avoir votre bras avant plié avec votre main avant assez proche de votre visage est de garder de la marge pour choquer avec votre main arrière. Si votre bras avant est tendu, votre bras arrière le sera aussi. Dès la moindre rafales c’est la perte de contrôle car vous ne pouvez plus choquer la voile en tendant votre bras arrière qui est déjà à fond. Dans ce cas, il faut choquer en repliant le bras avant et le tour est joué. En navigation on tend le bras avant principalement pour pomper et pour abattre pour prendre de la vitesse. C’est essentiel pour décoller mais l’exercice est ici de maîtriser son équilibre à l’aide de la wing.

Vous n’arrivez pas à décoller malgré un bon équilibre sur la board

Réponse courte : il n’y a pas assez de vent ! 😉 Si sur la plage vous n’arrivez pas à opposer votre poids ou au moins un peu de force à la wing, c’est qu’il n’y aura pas assez de vent pour vous faire décoller (à moins de bien maîtriser le pumping). Si le vent est suffisant, suivre une bonne allure légèrement abattue en donnant de l’air à votre wing doit permettre de décoller. Pour voler, il faut “simplement” de la vitesse. Prenez de la vitesse et l’avion de votre foil vous fera décoller tout seul. Votre départ se fait vent de travers (c’est-à-dire avec le vent pile dans votre dos), mais pour prendre de la vitesse il faut se déplacer en s’écartant légèrement du vent, c’est-à-dire abattre (attention, trop abattre sera contre-productif). Si ça ne suffit pas, quelques coups de pumping sont nécessaires. Tirez par à-coups sur les deux poignées en appuyant de manière synchro avec vos jambes pour lancer la board (voir notre How To).

Vous volez mais perdez immédiatement le contrôle.

Ça y est, vous volez mais vous n’avez aucun repère. Vous filez vers l’inconnu en serrant les fesses. Tant que ça va, ça va, mais quand ça ne va plus, bah c’est le crash 😉 Normal, vous ignorez ce qu’il faut faire pour maintenir le vol et vous orienter.

Premièrement, notez qu’en vol vous ne flottez plus sur une board mais êtes soutenu par un avion. Sans vitesse, on ne peut pas voler. Dès que vous ralentissez, vous plongez. C’est ce qu’on appelle marsouiner. Vous rebondissez sur l’eau tel les pionniers de l’aviation sur les pistes de décollage, en manque de vitesse et de portance avec leur équipement rudimentaire. Comme pour un avion, il faut maintenir les gaz ouverts après le décollage. Sur une board de wing foil, c’est votre poignée arrière de wing qui est votre “manette de gaz”. Si on simplifie, en bordant, vous augmentez la puissance de la wing, ce qui vous fait prendre de la vitesse et donc monter sur le foil. Pour lâcher les gaz, il faut choquer la wing, la vitesse diminue et votre foil descend progressivement. Il faut ajuster en permanence entre border et choquer pour gérer la hauteur de votre vol, tout en restant sur la bonne allure. C’est le deuxième point.

Si le terme allure appliqué à la voile est nouveau pour vous, notez simplement que l’allure est votre angle de déplacement par rapport au vent. Si vous remontez trop face au vent, vous allez perdre de la vitesse et vous poser sur l’eau. Pour maintenir une bonne vitesse qui vous permet de voler, l’allure la plus efficace est le travers (vous vous déplacez sur une ligne perpendiculaire par rapport à l’axe du vent). L’allure abattue (qui équivaut à s’écarter du vent, le contraire d’une remontée au vent), permet de gagner de la vitesse si vous en manquez pour maintenir votre vol. Attention de ne pas en abuser car à force d’aller dans la même direction que le vent la pression dans la wing diminue (votre vitesse et celle du vent s’annulent pour faire simple). L’allure légèrement abattue est intéressante pour gagner de la vitesse au décollage ou en vol. Le travers est plus facile à contrôler car on a de la puissance en permanence dans la wing qu’on peut gérer en bordant et choquant.

Si vous remontez involontairement au vent c’est probablement parce que votre wing est trop sur l’arrière. Faites le test à genoux lorsque vous montez sur la board. Si vous placez votre wing sur l’arrière, votre board va pointer son nez vers le vent. Votre foil agit comme une grande dérive autour de laquelle vous tournez en plaçant votre wing soit sur l’arrière, soit sur l’avant de la board. Dans le premier cas la planche tourne vers le vent, dans le deuxième vous vous retrouverez vent arrière. C’est pareil en naviguant. Pour conserver votre allure au travers, ajuster le placement de la wing. Si vous avez assez de vitesse, profitez-en pour remonter au vent. Par contre dès que vous ralentissez au point de perdre le vol, abattez légèrement pour accélérer. Pour abattre on peut tendre la main avant ce qui place la wing un peu plus sur l’avant de la board. Pour remonter au vent, une bonne position est un bras avant plié, la main avant proche du visage et un regard qui porte vers le nid du vent.