Lieu : Hossegor.
Conditions : de la taille avec environ 11 s de période.
Je suis arrivé vers les 9h sur la place des Landais, quelques surfeurs à gauche sur la Sud mais personne sur les vagues du large à droite.
L’eau descendait depuis 2 ou 3 heures avec un coefficient de marée supérieur à 100.
C’est une vague que j’ai eu le plaisir de surfer une poignet de fois en sup et en surf. J’y ai d’ailleurs laissé un longboard coupé net en deux avec une bonne séance de natation pour rejoindre la plage.
Il est certain qu’il n’est pas très judicieux de se jeter seul à l’eau, mais voilà, dernier jour des vacances. Nous étions à 2 heures de reprendre la route pour rejoindre la maison à 800 km de là.
Cela faisait 2 semaines que je surfais quotidiennement dans toutes les conditions en surf et en sup de la 5’7 à la 9’6, donc physiquement en forme et surtout en confiance avec mon matériel : 8’9 curve et carbone fluide.
Pour rejoindre le line up, pas de barre à se prendre sur le museau mais avant tout un beach break à passer et un fort courant latéral à gérer, en gros, il ne faut pas traîner au bord.
La montée au line up est simple mais avec personne dans l’eau je n’avais pas de point de repère pour me placer, une bouée de pécheur une centaine de mètres au large m’a bien aidé à gérer mon placement.
Arrivé sur le pic, un gros set (celui de la photo) est passé à quelques mètres devant moi et m’a réellement impressionné au point de me faire monter le palpitant d’un coup. Un fracas incroyable lorsque la vague pète et une vision surréaliste de ces murs d’eau qui passent devant soi.
Très impressionné je me suis demandé comment j’allais pouvoir faire pour ramer assez vite pour partir.
Le plan d’eau n’était vraiment pas clean, beaucoup de remous pas vraiment de vent mais obligé de ramer sans arrêt pour ne pas tomber.
Beaucoup de difficultés pour se placer, avec le risque en étant trop à l’intérieur de ramasser la série sur le coin de la figure.
Et j’ai eu droit à ma séance de brassage, au moment de me jeter dans la pente, la vague m’a pèté dans le dos et je me suis fait avaler tout cru.
J’ai attendu longtemps avant d’avoir ma jolie première vague, je n’ai eu que des fins de petits bous jusqu'à lors.
Prendre des grosses vagues en sup est différent que sur mes planches de surf. La board prend rapidement beaucoup de vitesse mais avec son volume j’ai beaucoup de difficultés à tenir le bottom. Le plan d’eau bosselé fait rebondir le flotteur et en bas de la vague je suis un peu à la ramasse. Pas assez de cuisses pour enfoncer le flotteur, j’ai l’impression que la planche va décrocher. Mais que du bon, est la vision du mur qui se tend devant soi terrible.
Après coup, la session terminée, je me dis toujours que j’aurais pu rester plus longtemps à charger plus à l’intérieur, mais la haut sur des grosses vagues c’est vraiment impressionnant.
Je suis resté une heure, pris une « vraie » vague et j’ai ressentie un plaisir immense à me retrouver là haut.
Dans la demie heure qui a suivi, petit coup de téléphone à l’ours pour un débrief à chaud et recevoir quelques conseils avant que l’euphorie et mes sensations ne s’estompent…